Source : Radio-Canada.ca
Selon une étude réalisée pour le compte de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), des biogaz sont présents sous le terrain de l’entreprise American-Iron and Metal (AIM) à Lévis.
Ce terrain sur lequel l’entreprise établit son projet de centre de déchiquetage de métaux est voisin de l’incinérateur de Lévis et comprend une partie du dépotoir municipal. L’été dernier, une expertise réalisée pour l’entreprise AIM affirmait qu’il n’y avait pas de biogaz sous la propriété.
Le président de l’AQLPA, André Bélisle, rapporte que cette fois, les six forages qui ont été réalisés en des endroits stratégiques sur le terrain ont révélé la présence de biogaz. Dans 5 des 6 forages, ajoute-t-il, la quantité de biogaz décelée dépasse jusqu’à 10 fois les normes acceptables.
Le rapport d’experts indique que cette situation représente un risque sérieux pour la santé et la sécurité des travailleurs sur le site et même des résidents du secteur.
« C’est dangereux parce que quand les biogaz atteignent une concentration suffisante, ils peuvent devenir explosifs », explique André Bélisle.
L’AQLPA avait déjà des craintes quant à la présence possible de biogaz sous le terrain situé près du dépotoir de matériaux secs. Les écologistes, qui estiment que l’ancien dépotoir qu’AIM s’est contenté de remblayer représente une menace pour la rivière Etchemin, avaient obtenu de la Cour supérieure le droit de procéder à leurs propres expertises du terrain, ce que leur refusaient l’entreprise et la Ville de Lévis.
M. Bélisle croit par ailleurs que la présence de biogaz et les travaux d’aménagement d’AIM pourraient avoir déclenché non loin de là l’incendie souterrain que le Service de protection contre l’incendie de Lévis a combattu pendant plus d’un mois et qui a coûté plus de 300 000 $ à la municipalité.
À la lumière de l’étude, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique considère maintenant que le certificat d’autorisation accordé à AIM par le ministère du Développement durable est illégal.
Les écologistes veulent que la Cour annule les certificats émis et, avant que les travaux ne reprennent, que les autorités s’assurent de bien connaître l’état de situation et d’avoir le contrôle sur les problèmes environnementaux avec le site d’enfouissement. Les écologistes souhaitent que ce dossier soit analysé de façon « publique et transparente ».
